Résister par la poésie lors de la 2nd guerre mondiale
La « poésie de la résistance » regroupe tous les textes poétiques écrits par ceux, célèbres ou anonymes, qui luttèrent pour la Liberté de la France.
Durant la seconde guerre mondiale la poésie a pris une place très importante pour résister et communiquer, jamais elle n'avait été aussi importante. La poésie était aussi une forme d'art pour résister à la censure allemande.
Lors de la seconde guerre mondiale (1939-1945), et plus particulièrement pendant l'occupation de la France par les Allemands, de nombreux Français se sont investis pour le retour de la liberté. Certains œuvraient pour leur pays en faisant dérailler des trains ennemis, d'autres risquaient leur vie en abritant des juifs, d'autres encore utilisaient leurs talents d'écriture.
Ces poètes engagés étaient à la fois des messagers de paix, de colère et d'espoir.
Poésie de Paul Eluard "Liberté"
Les résistants ont été courageux de s'opposer à la censure et aux soldats allemands. Résister et liberté sont deux mots qui ont une signification différentes mais durant la 2nde Guerre Mondiale ces deux mots se sont confondus. Le principal mot de la devise Française (liberté) à pris un tout autre sens notamment grâce au courage des écrivains, des soldats et tout ceux qui se battaient pour la France.
Nous avons tout particulièrement été touchés par le poème de Paul Eluard. Il représente un appel à la résistance, pour défendre l'une des grandes valeurs de la République française, la liberté. Il propose d'utiliser tous les supports possibles pour défendre ses idées.
Ce texte s'adresse aux jeunes jusqu'aux plus âgés, et nous avons eu l'impression qu'il aurait pu s'adresser à des jeunes de notre âge.
Liberté
Sur mes cahiers d’écolierSur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
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